REPORTÉ [10 avril, Malraux/La Base, 19H] Jacques Rancière
Un philosophe qui invite à faire un pas de côté, à décaler son œil, pour voir autrement. Tant sur le plan esthétique qu’en politique. Quoi de plus nécessaire ?
On peut le retrouver sur France Culture pour approfondir. émission
Ou bien encore, en vidéo, dans une librairie, répondant aux questions du libraire et de lecteurs ;
La réflexion esthétique peut dérouter toutefois, on comprend vite avec Rancière que décaler son regard peut aussi mener à des révolutions tout autre qu’esthétique.
On peut ainsi découvrir le versant politique (à partir de son ouvrage « La Haine de la démocratie », à la Fabrique. Ici sur France Culture : émission
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On peut songer à ce que Bourdieu pouvait dire en associant politique et esthétique comme dans son cours au Collège de France, ici à propos de Rousseau :
« Mosse veut dire que cette volonté générale mythique, qui n’existe que sur le papier, et qui a posé problème à tous les commentateurs de Rousseau, peut être rendue palpable, en quelque sorte, à travers les grandes exhibitions collectives d’unanimisme. [La volonté générale est ainsi] exhibée dans l’émotion collective. L’émotion, précisément, est à la fois cause et effet de l’exhibition : c’est le produit de l’exhibition qui suppose un travail collectif de construction. Les unités émotionnelles affectives sont souvent réservées à des petites sectes, à des petits groupes, mais cette construction sociale d’une unité émotionnelle peut se produire à l’échelle de tout un peuple, et pas seulement à l’échelle de petits groupes. Ce travail, le nazisme l’a porté jusqu’à ses dernières limites. On peut dire qu’il est un passage à la limite de tendances qui sont aussi présentes dans un certain type de cérémonial démocratique. La nation est une incarnation imaginaire du peuple, une autoreprésentation nationale, et cette autoreprésentation repose sur l’exhibition de ce que le peuple a en commun : langue, histoire, paysage, etc. Et, finalement, l’État fasciste, dit Mosse, est un État-spectacle qui esthétise la politique et politise l’esthétique par une sorte de religion civile qui se veut intemporelle en utilisant des symboles préindustriels, des symboles éternels. Le texte de Mosse est un peu extrême puisqu’il décrit l’aboutissement d’un processus qui commence avec la Révolution française, mais il a le mérite de faire voir comment un certain type de construction collective de la nation enferme des potentialités extrêmes qu’on aurait tendance à situer dans un autre espace… » Sur l’État