François Bégaudeau dans les « Rendez-vous à Penser » avec l’espace Malraux

Histoire de ta bêtise [16 janvier 2020 à 19H]

Belle soirée dans cette agora, inaugurée pour ce faire : une soirée Bégaudeau, ça secoue les méninges et remue nos certitudes.

S’adressant malicieusement à l’électeur d’Emmanuel Macron, François Bégaudeau fait la somme des aveuglements qui le font se prendre pour un progressiste de pointe là où il n’est qu’un conservateur de base.

Tu es un bourgeois. Mais le propre du bourgeois, c’est de ne jamais se reconnaître comme tel. Petit test  : Tu votes toujours au second tour des élections quand l’extrême droite y est qualifiée, pour lui faire barrage. Par conséquent, l’abstention te paraît à la fois indigne et incompréhensible. Tu redoutes les populismes, dont tu parles le plus souvent au pluriel. Tu es bien convaincu qu’au fond les extrêmes se touchent. L’élection de Donald Trump et le Brexit t’ont inspiré une sainte horreur, mais depuis lors tu ne suis que d’assez loin ce qui se passe aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Naturellement tu dénonces les conflits d’intérêts, mais tu penses qu’en voir partout relève du complotisme. Tu utilises parfois (souvent  ?) dans une même phrase les mots racisme, nationalisme, xénophobie et repli sur soi. Tu leur préfères définitivement le mot ouverture. Si tu as répondu oui au moins une fois, ce livre parle de toi. Prends le risque de l’ouvrir. Romancier, essayiste et dramaturge, François Bégaudeau est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Deux singes ou ma vie politique (Verticales, 2013) et En guerre (Verticales, 2018).

Parution : 23/01/2019 Pages : 224 Format : 135 x 215 mm Collection : Pauvert

La grande table sur France Culture

Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique a pris la plume, modestement dans la rubrique de critique de livre, pour donner son point de vue : Enfin une bonne nouvelle ! La comédie que la bourgeoisie libérale se joue depuis une trentaine d’années afin de toujours basculer du côté du parti de l’ordre tout en se racontant qu’elle a audacieusement conjuré le pire (l’extrême droite) pourrait toucher à sa fin. L’hostilité au «populisme», à la Russie, à l’extrémisme, aux fake news, etc., continuera sans doute à justifier de nouveaux votes en faveur de M. Emmanuel Macron ou autre représentant du « parti libéral ». Mais François Bégaudeau complique la tâche de ceux qui voudront parer ce choix de l’auréole du progressisme, voire de la «résistance». Avec une férocité réjouissante, il rappelle que bourgeoisie libérale et diversitaire a « besoin de Trump et tous les mufles autoritaires du monde », qui, selon elle, expriment la passion identitaire des classes populaires. Ce qui permet de continuer à les ignorer. Quand le système capitaliste devient indéfendable, autant parler le moins possible de politique économique, de fiscalité, de classes sociales ; et plutôt de valeurs et de tolérance. Autant détourner l’attention des intérêts qu’on sert ou dont on s’accommode, et se montrer intarissable sur sa culture et sur son ouverture. SERGE HALIMI

 

Les Grandes Gueules

Les Incorrectibles

avec Daniel Mermet, dans Là-bas si j’y suis : https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/francois-begaudeau-je-reverais-qu-une-assemblee-populaire-administre-france

 

 

Le milieu culturel (Avignon) est-il de gauche ? Pas sûr.

Désolé pour la qualité de l’image et pour les coupures ; la vidéo a le mérite d’exister, on y trouve quand même pas mal d’idées dont une hypothèse sociologique de Juan Branco pour expliquer la situation présente. À considérer comme un émission de radio, finalement. Sur la fin, François Bégaudeau exprime les idées de Bernard Friot (développées pour la sécurité sociale, maintenant pour l’agriculture) en les appliquant au milieu de la création culturelle.

Laurent Rochut, directeur de théâtre à Avignon, l’acteur David Ayala discutent avec François Bégaudeau et Juan Branco sur Avignon 2019 et les Gilets Jaunes

Bégaudeau à Thinkerview