l’Apollon de Gaza (en partenariat avec l’Association France Palestine Solidarité de Chambéry)

[11 janvier à CinéMalraux (Curial) 19H30]  film de Nicolas Wadimoff, en présence du réalisateur

Synopsis

En 2013, une statue d’Apollon, vieille de plus de 2000 ans, est trouvée au large de Gaza avant de disparaitre subitement. Dieu des Arts, de la Beauté et des Divinations, l’Apollon suscite toutes les rumeurs, même les plus folles. A la fois film-enquête et réflexion sur l’Histoire, l’Apollon de Gaza nous immerge dans la réalité méconnue d’un territoire qui paie encore le prix des guerres et d’un blocus impitoyable, mais où la vie subsiste, insoumise. Apportant un peu de lumière dans le ciel de Gaza, la statue et son histoire stupéfiante pourrait redonner une part de dignité et d’espoir à tout un peuple.

Production

En co-production avec
L’Office National du Film, ONF (Canada)
Radio télévision Suisse, RTS (Suisse)
SRG SSR (Suisse)

Avec le soutien de
L’Office Fédéral de la Culture, OFC (Suisse) et la participation de Cinéforom, Loterie Romande, Succès Passage Antenne, SRF SSR, Suissimage

Note du réalisateur

Tourné à Gaza et Jérusalem, L’Apollon de Gaza se déploie comme un film enquête lancé sur les traces de ceux et celles qui ont approché ou entendu parler de ce trésor national qui fait rêver et devient rapidement l’objet de nombreuses convoitises. Œuvre de faussaires ou vraie bénédiction des dieux pour un peuple palestinien en mal d’espoir ? La question reste entière. Chose certaine, l’Apollon de Gaza est bientôt l’objet de toutes les spéculations et son existence même nourrit les plus folles rumeurs, allant jusqu’à brouiller la frontière entre vérités et mensonges, mythes et réalités.

Qu’est-il advenu de cette mystérieuse statue dont la valeur historique pourrait être inestimable ? Entre ceux qui obéissent à de purs désirs mercantiles et ceux qui sont animés avant tout par des considérations artistiques et de préservation, une guerre sourde semble engagée et tous les pouvoirs, officiels ou occultes, s’affrontent à l’abri des regards. Au-delà d’un portrait des prétentions ou rivalités politiques locales ou internationales, L’Apollon de Gaza se veut une réflexion sur le passage du temps et les cycles de l’Histoire. Une Histoire qui a vu, au fil des siècles, naitre, s’épanouir et mourir de grandes civilisations et ce, dans une région du monde en proie aujourd’hui à l’interminable conflit israélo-palestinien dont la bande de Gaza assiégée continue de payer lourdement le prix. Alors que des images de guerre et de misère économique ne cessent d’être associées à Gaza par les médias du monde entier, L’Apollon de Gaza nous immerge dans un territoire méconnu où la vie insoumise subsiste envers et contre tout. Même si elle n’a traversé le ciel de Gaza que comme une « météore » laissant dans son sillage un peu de lumière et de beauté, la statue d’Apollon redonne une part de dignité à tout un peuple tout en réveillant par son histoire exaltante une fierté nationale trop souvent bafouée par les brûlures de l’histoire. « Ce qui se forge dans l’adversité sera solide », déclare l’un des intervenants. De fait, aussi fugace soit-elle, l’irruption de cette œuvre d’art dans le quotidien tourmenté des Gazaouis, aura eu l’insigne mérite de susciter l’émergence d’un possible renouveau culturel.

À sa manière, cette découverte archéologique au secret non encore élucidé remet l’Histoire en mouvement là où celle-ci a justement été souvent négligée et oubliée. Pour les nouvelles générations, l’énigmatique Apollon de Gaza pourrait servir de lien entre passé et présent tout en pavant la voie à un avenir plus radieux. À l’instar de l’entrepreneur et collectionneur, Jawadat N. Khudary, qui surveille amoureusement l’éclosion de ses fleurs, le film en appelle à la patience, seule garante d’une paix à venir qui finira bien un jour par s’installer sur ce rivage abandonné de tous. Abandonné de tous sauf peut-être par Apollon, l’improbable messager des dieux soudainement réveillé par la mer.

Après avoir abordé la région et ses enjeux sous l’angle du politique (L’Accord, 2005), puis donné la parole aux femmes et aux hommes qui y vivent (Aisheen en 2010), L’Apollon de Gaza s’attèle maintenant à la question plus philosophique, voire métaphysique, des Dieux et des esprits qui l’habitent. En ce sens, on peut considérer que le film est le dernier volet d’une trilogie : L’Apollon de Gaza se révèle le point d’orgue d’une démarche entamée en 2003 et qui s’achève ainsi en 2018, soit 15 ans plus tard. Le temps d’aller au bout, je l’espère, d’une exploration d’une terre certes, mais aussi d’un territoire à la fois politique, psychologique, cinématographique et poétique.

Nicolas Wadimoff Octobre 2018


teaser :